fin du concours infirmier ?

Fin du concours infirmier : Toutes les rumeurs décryptées pour vous

Avant de parler de la possible modification ou de l’annonce de la fin du concours infirmier, petit retour sur ce passage obligé.

L’objectif premier de ce concours, c’est d’évaluer les compétences et les capacités des candidats pour déterminer si oui, ou non, ils seront en mesure de suivre les études en Soins Infirmiers, et plus tard, d’exercer leur profession dans le respect des valeurs et des exigences afférentes à ce beau mais difficile métier.

Il s’agit d’un concours, et non d’un examen de passage. Pourquoi cela nous direz vous ?

Tout simplement parce que le nombre d’étudiant en soins infirmiers est déterminé par les autorités de santé chaque année. Ces dernières années, le nombre de place s’élève à environ 31000 sur le territoire national. Le nombre de candidat est difficile à calculer précisément, car beaucoup d’entre eux se présentent à plusieurs concours pour maximiser leurs chances de réussite. Selon nos estimations, environ 250 000 à 300 000 candidats se présenteraient à ces épreuves sélectives chaque année.

Tous les ans, les candidats se confrontent aux épreuves écrites et orales en espérant décrocher leur place en IFSI ( Institut de Formation en Soins Infirmiers ) pour la rentrée suivante.

La fin du concours infirmier

Jusqu’ici tout va bien, alors pourquoi tout ce remue ménage !

Les raisons de cette mutation des études d’infirmier (ère) et par extension de la possible fin du concours infirmier sont multiples :

Lors de la campagne présidentielle de 2017, la FNESI (Fédération Nationale des Etudiants en Soins Infirmiers) a formulé plusieurs propositions aux candidats. En ce qui concerne le concours et les études, il faut retenir les deux propositions suivantes :

Premièrement, la FNESI demande la suppression du concours d’entrée en IFSI dans le but de réduire les inégalités sociales pour l’accès au concours. Les frais étant jugés trop élevés, avec une contrainte de multiplication des concours pour multiplier les chances de réussite. En moyenne les frais d’inscription à un concours sont de 100€, auxquels il faut parfois ajouter des frais de déplacement (transport, hôtel, restauration). On note aussi que les taux de réussite sont inégaux sur le territoire métropolitain. Il est reconnu qu’avoir une place dans un IFSI d’une grande ville sera beaucoup plus difficile que dans une zone moins attractive. Cela met en avant un certain nombre d’inégalités que la fédération d’étudiants souhaite réduire.

Le second constat que fait la FNESI est qu’actuellement, les étudiants en soins infirmiers ne bénéficient pas pleinement des dispositifs ou installations universitaires telles que les technologiques numériques ou les laboratoires de simulation.

Ils ne sont que rarement au contact des autres étudiants en santé, ce qui ne favorise pas le futur travail en équipe pluridisciplinaire indispensable à la prise en charge de nombreux patients

“Ils souhaitent l’universisation des études en soins infirmiers”

Le processus d’universisation est déjà enclenché depuis 2009, avec la modification du programme et des modalités de formation. Les premiers étudiants ayant obtenu leur diplôme en 2012, bénéficient d’un grade licence délivré par l’Université. C’est une avancée vers la reconnaissance du statut et des compétences des infirmiers, mais cela reste insuffisant selon les représentants de la FNESI.

Est ce la fin du concours infirmier ?

La vérité sur l’envers du décors

A partir de là, des rumeurs ont commencés à circuler dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les IFSI, les prépas…annonçant sans ménagement la fin du concours infirmier.

Nous rédigeons cet article dans le but d’essayer de démêler le vrai du faux sur cette question cruciale que tous les candidats, formateurs, cadre de santé, infirmiers, éditeurs, … se posent :

Est ce la fin du concours infirmier ?

Pour vous aider à y voir plus clair et à anticiper vos choix, Latoortue a activé son réseau. Nous avons lancer une grande consultation auprès des professionnels du secteur pour recueillir des informations fiables. Nous avons pris soin de recouper et de vérifier nos informations. Ce que vous allez lire ici, vous ne le trouverez nul par ailleurs !

 

Rumeur N°1 : Les IFSI font des bénéfices en facturant des frais de concours aux candidats

Les concours infirmiers nécessitent une organisation importante, et par conséquent des frais multiples.

Tout commence avec la conception des sujets. Les IFSI commandent des sujets de culture générale et de Tests Psychotechniques à des sociétés. Ces dernières font appel à des concepteurs de sujet. Leur travail de recherche et de rédaction est ensuite validé par L’ARS ( Agence Régionale de Santé) et les IFSI demandeurs.

Les sujets sont ensuite imprimés et mis à l’abris des regards.

L’organisation du déroulement des épreuves nécessite de mobiliser du personnel qui s’occupent de l’accueil, de la vérification des identités des candidats, de la distribution et ramassage des copies, de la vérification du respect des modalités du concours,…Dans certains IFSI, le nombre de candidats très élevé peut conduire à la location de locaux.

Une fois les épreuves écrites passées, il faut corriger les copies.

Dans certains cas, il faut procéder à un envoi sécurisé du lieu d’examen, vers le correcteur.

Les tests psychotechniques sont corrigés la plupart du temps par des machines. Cette opération bien que rapide, nécessite quand même l’intervention d’opérateurs pour programmer et vérifier le bon fonctionnement de l’ordinateur.

Les copies de culture générale sont corrigées manuellement par des correcteurs. Il est parfois nécessaire que les corrections soit harmonisées, cela implique un temps de réunion entre les correcteurs et les formateurs en IFSI.

Pour information, les correcteurs sont rémunérés environ 3€/copie. Selon nos informations, le temps de correction moyen d’une copie varie de 15 à 30 mn.

L’épreuve d’oral mobilise 3 personnes pour constituer les jurys. Il s’agit de professionnels de santé, cadre, formateurs, psychologues,… D’après nos informations, ils sont rémunérés chacun entre 20 et 25€/h.

L’organisation des concours nécessite l’intervention de nombreuses personnes très qualifiées pour garantir le bon déroulement des épreuves et l’égalité des chances. Il est normal qu’elles soient rémunérées pour leurs compétences, leur travail et le temps passé à effectuer ces tâches. 

 

Rumeur N°2 : Les candidats seront sélectionnés sur dossier

Il semblerait que ce soit une des options choisies par le ministère de la santé. En effet, l’entrée en IFSI pourrait intégrer Parcours Sup. Les dossiers scolaires des candidats seraient alors étudiés pour déterminer les capacités du candidat à suivre la formation.

Est ce la fin du concours infirmier ?

Les rumeurs : Décryptage

Rumeur N°3 : Les candidats aux profils « scientifiques » seront privilégiés

Une question se pose alors sur la manière dont on va déterminer si un profil scientifique sera plus susceptible de réussir ou non. Si tel est le cas, cela pourrait aboutir à une certaine uniformisation du type d’infirmier dans le futur. Comment orienter les lycéens qui n’ont pas les capacités ou l’envie de faire un BAC général ? Doit on maintenir l’existence des BAC Pro, ST2S, … ? Ces bacheliers auront ils une chance d’être sélectionnés ?

Des voix s’élèvent pour alerter sur les dérives d’un tel processus. Permettra t’il de réduire les inégalités d’accès à la formation ? Est ce que cela aura un impact direct sur ce qui fait actuellement la richesse des équipes soignantes : la diversité.

Rumeur N°4 : Les IFSI vont fermer leurs portes

C’est très peu probable. Les IFSI sont au nombre de 326 dont 322 en France métropolitaine.

C’est un maillage assez bien réparti sur le territoire, qui permet de former des futurs professionnels de santé et par conséquent des potentiels candidats aux postes à pourvoir dans les hôpitaux, les cliniques, les EHPAD, les crèches, …. sur l’ensemble du territoire y compris dans des zones reculées.

Tandis que les universités sont concentrées dans les grandes villes, et leurs locaux sont souvent au bord de l’explosion.

L’actualité récente a montré que les universités avaient de grandes difficultés à accueillir tous les demandeurs. Si les étudiants infirmiers prenaient tous leurs cours dans les locaux des universités, cela risquerait d’accroitre les tensions économiques et sociales déjà présentes, et pourrait avoir un impact non négligeable sur la qualité de la formation.

Est ce la fin du concours infirmier ?

Les rumeurs : Va t’on enfin savoir…?

Rumeur N° 5 : C’est la fin du concours infirmier !

Effectivement, il y a de quoi se poser la question. Les discussions à ce sujet sont nombreuses. Certains affirment même que le concours de 2019 n’aura pas lieu. Nous avons voulu en savoir plus. Nous avons donc contacté des formateurs en IFSI et en prépa, des médias, des éditeurs de livres sur les concours infirmiers, et surtout les autorités compétentes.

Voici les informations dont nous disposons actuellement :

Dans les IFSI :

Lors de nos conversations et des échanges de mails avec les formateurs et directeurs d’IFSI, nous avons entendu tout et son contraire.

« Sur notre région c’est la fin du concours infirmier, la session 2018 était la dernière. Les étudiants s’inscriront sur la filière post bac. Nous n’avons pas encore les modalités d’accès pour les aides soignantes, les auxiliaires de puériculture et autres personnes en réorientation professionnelle »

Sylvie Lemazurier, cadre formateur IFSI SERAPHINE DE SENLIS (94)

Plusieurs formateurs et directeurs en IFSI, nous ont dit qu’ils n’avaient aucune information officielle concernant la suppression ou la modification des modalités d’entrée en IFSI. Ils se préparent donc à organiser les concours de 2019 dans les mêmes conditions.

Les concepteurs de sujet:

« Nous n’avons pas eu de consignes ni de directives particulières pour l’organisation des concours infirmiers en 2019. Une réunion doit avoir lieu dans les prochains mois, nous en saurons peut-être plus à ce moment là »

Christine Bonnet, conceptrice et correctrice de sujets de culture général pour la société Darwin.

Dans les prépa :

Sylvie SOLORZANO Directrice de l’IFSI d’Angers, a décidé de poursuivre de la même manière la préparation aux concours, en attendant plus d’informations sur les éventuelles modifications.

Les prépa du Cours Diderot de Lyon et du GRETA de Montpelier, ont déjà inscrits des étudiants pour suivre une préparation aux concours infirmiers à la rentrée de septembre.

« Pour l’instant en interne les CHU de la région Occitanie ne changent rien, car nous avons eu une réunion la semaine dernière à ce sujet ». 

Claire Gonzalez, professeure de culture générale, prépa GRETA Région Occitanie

Chez les éditeurs :

Emmanuelle Lionet, éditrice aux Editions Lamarre nous confirme que des livres sur la préparation aux concours infirmiers vont bien être éditer, et porterons un millésime 2018/2019.

Dans la presse :

D’après l’analyse de divers articles paru sur le sujet dans les journaux (papier et numérique) voici les éléments que nous avons noté :

Les médias s’appuient sur le rapport Le Bouler, selon lequel le concours infirmier n’existera plus en 2019, du moins sous sa forme écrite actuelle. L’accès à la formation se fera via parcours sup pour les bacheliers, et de ce fait il resterai l’épreuve d’orale qui serai effectuée dans les IFSI de chaque région. Les groupes de travail sont actuellement entrain de réfléchir aux nouvelles modalités d’entrée en IFSI, cela devrait se décanter à la fin de l’été.

 

A l’Ordre  national infirmier :

L’Ordre national des infirmiers s’oppose clairement à la modification de l’organisation des concours d’entrée en IFSI. Si les épreuves écrites venaient à disparaitre, les représentants de l’Ordre demandent le maintient d’une épreuve d’oral.

« Certes, l’universitarisation appelle à progresser dans la reconnaissance d’une filière en soins infirmiers. Néanmoins, cela n’implique pas de remettre en cause l’organisation du concours ». Dans cette formation « universitaire professionnalisante », de nombreux stages cliniques obligatoires doivent être réalisés par les étudiants en présence de patients. « Il n’est donc pas judicieux d’envoyer en stage, sans filtre, des étudiants qui se sont inscrits en études de soins infirmiers sans connaitre leur motivation » 

Karim Mameri, secrétaire général de l’ONI

En effet, l’oral du concours qui se déroule en présence d’un psychologue, d’un cadre infirmier et d’un formateur en IFSI, permet d’avoir un échange avec le futur étudiant. Cet entretien a pour but d’évaluer les motivations du candidat, ses capacités à suivre la formation et à devenir soignant. Les membres du jury ont aussi pour mission de déceler d’éventuels profils dangereux ou irresponsables pour éviter de les mettre en présence de personnes fragiles, malades, handicapées,…

Le métier d’infirmier est aussi passionnant que difficile, il est donc important d’éviter de mettre le candidat en situation d’échec. Ceci pourrait avoir un impact sur la qualité des soins, la santé de l’étudiant et celles des personnes dont il aurait la charge.

Pour l’Ordre infirmier, « la proposition de la FNESI ne tient pas compte de la réalité du terrain et du cadre nécessaire pour l’exercice du métier ».

Au ministère de la santé :

Anne Beinier, Conseillère de Mme Agnès Buzyn, Ministre des solidarités et de la santé, nous a confirmé “personnellement” que les groupes de travail sont constitués.

C’est bien qu’une réflexion au sujet de l’universisation de la formation de professionnels de santé est en cours.

Le projet du ministère de la santé 

Le calendrier est encore un peu flou en ce qui concerne les IFSI. Voici quelques informations que nous avons extraites du document officiel que vous pourrez lire dans son intégralité en cliquant sur le lien ci-dessous.

Dans de nombreux pays européens, les formations paramédicales sont complètement organisées par les universités, comme par exemple les formations qui sont proposées à l’université de Liège en Belgique : bachelier en kinésithérapie et réadaptation, Master en kinésithérapie et réadaptation ou les six programmes doctoraux de maïeutique proposés par les universités de Grande-Bretagne.

La difficile mission de cette réforme d’envergure, qui peut aboutir à la fin du concours infirmier, a été confiée à Stéphane LE BOULER.

« L’insertion sur Parcoursup des formations des Instituts de Formation en Soins Infirmiers permettra leur meilleure visibilité par les lycéens.

Une réflexion sur l’évolution des modalités d’admission permettant d’améliorer l’efficience du processus, d’en réduire les coûts pour les étudiants, et de centrer le processus sur des compétences pertinentes pour l’exercice des métiers sera conduite avec toutes les parties prenantes.

Les travaux sur le recrutement dans les IFSI préfigureront des travaux sur d’autres filières. »

A ce jour il n’y a aucune information sur le mode de sélection des personnes en reconversion professionnelle , ni pour les passerelles dédiées aux aide-soignant(e), auxiliaire de puériculture, et étudiants en PACES.

Consultez l’intégralité du document du ministère de la santé en cliquant ici

Est ce la fin du concours infirmier ?

Le point de vue des professionnels de santé

Qu’en pense les infirmiers ?

 

Au cours de notre enquête nous avons posé la question ” Est ce la fin du concours infirmier ?” à des infirmiers et des infirmières sur leur terrain d’exercice. Voici quelques éléments et questionnements qui sont ressortis fréquemment :

  • L’universisation de la formation en soins infirmiers ouvre l’espoir de voir enfin reconnu les compétences et le savoir faire des infirmiers. Ceci pourraient leur permettre de poursuivre des études ou une spécialisation universitaire.
  • Les futurs étudiants infirmiers pourrons bénéficier d’une carte d’étudiant, de services et de tarifs préférentiels.
  • La peur de voir le nombre d’abandon en cours de formation augmenter. A ce jour entre 15 et 20% des ESI ( Etudiants en Soins Infirmiers) abandonnent leurs études avant d’avoir obtenu leur diplôme.
  • Le fait qu’il n’y ai aucune sélection à l’entrée en IFSI pourrait avoir un impact direct sur la motivation des étudiants à se dépasser, et à progresser.
  • Le niveau scolaire des bacheliers est actuellement pointé du doigt par les professeurs et formateurs du supérieur. Le concours est un moyen de s’assurer d’un niveau minimum permettant aux futurs étudiants de suivre et de réussir la formation à laquelle ils prétendent.
  • Les formateurs en IFSI ont observé depuis la réforme de 2009, une baisse de l’implication dans leur formation. «  Les étudiants bachotent pour valider leur module, mais ne retiennent pas forcément ce qu’ils ont appris pour le mettre en application sur le terrain ». Ils redoutent qu’avec la suppression du concours, la vigilance, le sentiment de responsabilité lié à l’exercice du métier chute dangereusement.
  • Comment financer l’étude des dossiers des candidats et le déroulement des entretiens de motivations ?

 

L’avis de latoortue 

 

Comme vous pouvez le constater nous avons poussé nos investigations en multipliant nos sources, afin de faire la lumière sur l’éventuelle fin du concours infirmier. Pour résumer, il semblerait bien qu’une modification des modalités d’entrée en IFSI aura lieu ! Mais actuellement il est encore impossible de dire avec certitude si ces changements seront effectifs dès l’année prochaine ou dans 5 ou 10 ans…

Notre conseil :

Une chose en tout cas est certaine, c’est que cette année nous connaissons parfaitement les conditions de concours et comment vous aider à vous y préparer au mieux. Vous qui passez le concours cette année, donnez vous toutes les chances de l’avoir du 1er coup. Ne laissez pas votre destin au hasard, et préparez vous “activement” à réussir vos épreuves écrites et orales. 

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